Leçons des Seerah Pour les nouveaux musulmans

ÂÎÜÜÜÑ ÇáÜÜÜãÜÜÜÔÜÜÜÇÑßÜÜÜÜÇÊ


ãÜæÇÞÜÚ ÔÜÞÜÜíÜÞÜÉ
ÔÈßÉ ÇáÝÑÞÇä ÇáÅÓáÇãíÉ ÔÈßÉ ÓÈíá ÇáÅÓáÇã ÔÈßÉ ßáãÉ ÓæÇÁ ÇáÏÚæíÉ ãäÊÏíÇÊ ÍÑÇÓ ÇáÚÞíÏÉ
ÇáÈÔÇÑÉ ÇáÅÓáÇãíÉ ãäÊÏíÇÊ ØÑíÞ ÇáÅíãÇä ãäÊÏì ÇáÊæÍíÏ ãßÊÈÉ ÇáãåÊÏæä
ãæÞÚ ÇáÔíÎ ÇÍãÏ ÏíÏÇÊ ÊáíÝÒíæä ÇáÍÞíÞÉ ÔÈßÉ ÈÑÓæãíÇÊ ÔÈßÉ ÇáãÓíÍ ßáãÉ Çááå
ÛÑÝÉ ÇáÍæÇÑ ÇáÅÓáÇãí ÇáãÓíÍí ãßÇÝÍ ÇáÔÈåÇÊ ÔÈßÉ ÇáÍÞíÞÉ ÇáÅÓáÇãíÉ ãæÞÚ ÈÔÇÑÉ ÇáãÓíÍ
ÔÈßÉ ÇáÈåÇÆíÉ Ýì ÇáãíÒÇä ÔÈßÉ ÇáÃÍãÏíÉ Ýì ÇáãíÒÇä ãÑßÒ ÈÑÇåíä ÔÈßÉ ÖÏ ÇáÅáÍÇÏ

íÑÌì ÚÏã ÊäÇæá ãæÖæÚÇÊ ÓíÇÓíÉ ÍÊì áÇ ÊÊÚÑÖ ÇáÚÖæíÉ ááÍÙÑ

 

       

         

 

    

 

 

    

 

Leçons des Seerah Pour les nouveaux musulmans

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    Leçon 94


    L'émigration à Médine



    Emigration du Prophète (BP sur lui) et son Compagnon Abû Bakr As-Siddîq (Qu'Allah l'agrée)


    Le bruit sur les nouvelles alliances de Mohammed (BP sur lui) se fit entendre chez les Qoraïchites qui s'apercevaient, en outre, des déplacements des prosélytes musulmans en direction de Médine ; là où les nouveaux alliés médinois iraient jusqu'à se sacrifier pour leur Prophète. En revanche, les chefs et grandes figures Qoraïchites se réunirent pour concerter sur l'affaire de Mohammed. Ce fut dans la Maison du Séminaire (Dâr an-Nadwah), un lieu de réunion aux notables de la tribu pour se consulter en temps de crise, lieu construit par Qusayy ibn Kilâb.

    Pendant la réunion, plusieurs avis se furent exprimés : "Qu'on le mette dans des chaînes de fer, jusqu'à ce qu'il étouffe !" ou encore "Qu'on le chasse de nos terres et l'envoie en exil !" Mais l'un des chefs réfuta : "Ce n'est ni ceci, ni cela ! Si on l'emprisonne, la nouvelle se répandra et ses compagnons attaqueront pour vous l'arracher. Et si on l'exile, rien n'empêche qu'il conquière les oreilles des gens chez qui il résidera, par le charme de ses paroles et la cohérence de sa logique, au point qu'il revienne vous faire front avec ces gens derrière lui." Là, le tyran Abû Jahl prit la parole : "La bonne idée, c'est de sélectionner un groupe de forts jeunes hommes, un de chaque tribu, pour infliger tous ensemble à Mohammed un coup mortel. Ainsi, les tribus seraient-elles toutes responsables du meurtre ; et les Banû `Abd Manâf ne sauraient jamais leur faire la guerre à la fois (pour venger le sang de leur homme) !"

    Cette idée fut appréciée, puis approuvée par les réunis qui désignèrent tout de suite les jeunes candidats au meurtre, et la fin de nuit où il devrait survenir. Pourtant, Allah – exalté soit-Il – prévint Son Messager (BP sur lui) des intentions de ses oppresseurs, et lui révéla Son autorisation d'émigrer vers Yathrib (Médine la Lumineuse). Temps au Prophète (BP sur lui) d'aller trouver Abû Bakr As-Siddîq (Qu'Allah l'agrée), de lui communiquer la nouvelle et de s'accorder avec lui sur la compagnie pendant le voyage. Ils se mirent d'accord à préparer les deux montures conçues par Abû Bakr à cette fin, choisirent un guide pour s'initier aux voies les plus courtes et fixèrent rendez-vous à leur départ la même nuit choisie par les Qoraïchites pour la réalisation de leur noir complot.

    Dans cette même nuit, le Messager (BP sur lui) demanda à son cousin paternel `Alî ibn Abî Tâlib de prendre sa place au lit, s'enveloppant de sa propre couverture, afin d'éviter tout soupçon sur son absence de la maison. Et il sortit, en dépit de la présence des jeunes infidèles à sa porte, tout en récitant la sourate Yâ Sîn. Le Prophète les approcha. Arrivé à ce verset :
    ]æÌÚáäÇ ãä Èíä ÃíÏíåã ÓÏÇ æãä ÎáÝåã ÓÏÇ ÝÃÛÔíäÇåã Ýåã áÇ íÈÕÑæä[ [íÓ 9]


    « Nous les recouvrirons d'un voile: et voilà qu'ils ne pourront rien voir » (Yâ Sîn 36 : 9)


    il ne cessa de le répéter jusqu'à ce qu'il perça la foule ; Allah – le Très-Haut – avait aveuglé les assaillants, en les faisant plonger dans le sommeil. Le Prophète se dirigea vers la maison de Abû Bakr et les deux sortirent par une petite porte arrière de la maison, en direction du mont Thawr aux alentours de La Mecque. Ils se réfugièrent dans une grotte de ce mont.

    Les jeunes infidèles étaient toujours dans l'attente de leur proie (BP sur lui). Réalisant enfin que leurs hommes passèrent la nuit à guetter `Alî ibn Abî Tâlib, non Mohammed (BP sur lui), les chefs Qoraïchites furent abasourdis et désemparés. Ils envoyèrent des agents pour rechercher le Prophète en toute direction, décernant une récompense de cent chamelles à quiconque le dénicherait. Les agents de Qoraïche partirent aux trousses de Mohammed.

    Quelques-uns arrivèrent jusqu'au seuil de la grotte de Thawr, tellement petite que l'on aurait pu voir tout à l'intérieur, d'un simple regard furtif. Là, Abû Bakr fut frappé d'être, lui et son compagnon, à deux doigts de tomber. Mais le Prophète (BP sur lui) le rassura :
    ]áÇ ÊÍÒä Åä Çááå ãÚäÇá[ÇáÊæÈÉ 40] [


    « Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous » (At-Tawba Le Repentir 9 : 40)





    De fait, Allah – exalté soit-Il – détourna d'eux les regards et les intuitions, à tel point que personne ne songea à jeter un coup d'œil à l'intérieur de la grotte. La toile d'araignée et le nid de colombes à l'entrée de la grotte écartaient toute possibilité de présence de quelqu'un dedans ; question tranchée par le tyran Umayya ibn Khalaf.

    La grotte Thawr abrita donc le Prophète (BP sur lui) et son compagnon, trois nuits durant, au bout desquelles devraient cesser les opérations de recherche. `Abdullâh, fils de Abû Bakr y passait les nuits chez eux puis se rendait à la ville pendant le matin en vue de leur retransmettre les nouvelles qui les concernaient. La fille de Abû Bakr, Asmâ', leur apportait de quoi manger à chaque nuit. Par mesure préventive, Abû Bakr ordonnait à son fils d'amener les troupeaux d'ovins en pâturage vers la grotte afin d'effacer les traces des pieds (de `Abdullâh et de Asmâ') sur le sable.

    Tôt le lendemain de la troisième nuit passée dans la grotte, soit le lundi de la première semaine du mois de rabî`al-awwal à l'an zéro de l'hégire (cinquante-trois ans de sa naissance - BP sur lui – et treize ans du début de son apostolat), deux chamelles furent amenées aux deux évadés. Ce fut par `Âmir ibn Fuhayra, esclave de Abû Bakr, et `Abdullâh ibn Urayqit, le guide qu'ils avaient embauché pour le trajet. Le Prophète chevaucha sa monture ainsi que Abû Bakr qui fit monter `Âmir ibn Fuhayra en croupe derrière lui pour les servir pendant le voyage. Le guide se dirigea vers le bas de La Mecque puis prit, les voyageurs derrière lui, la route vers la côte (de la Mer Rouge).

    Ils furent surpris, en faisant chemin, par Surâqa ibn Mâlik le Mudlijite. Cet homme entendit un Qoraïchite parler d'une petite cohorte qui longeait la côte et qu'il avait soupçonné d'être Mohammed et ses compagnons. Surâqa se précipita dans cette direction. En approchant le cortège, il tomba de son cheval qui avait trébuché. Ensuite, il remonta et avança à tel point qu'il entendit le Prophète en train de réciter du Coran, sans tourner le regard, alors que Abû Bakr regardait de tout côté. Soudain, les pattes du cheval de Surâqa s'ensablèrent et le cavalier retomba par terre. La bête ne put se redresser qu'après les appels au secours lancés par son maître traumatisé, au Prophète (BP sur lui). En fait, une grande nuée de poussière montait en l'air, tel une fumée, à partir de l'endroit où les pattes du cheval se furent enfoncées. A l'entente des cris, le Prophète (BP sur lui) et son escorte stoppèrent. Surâqa se précipita vers eux, leur proposant des vivres et des équipements. "Seulement ne dit rien de nous !" répondit-on en rejetant. Mais Surâqa demanda au Prophète un écrit comme gage de sécurité. Alors, Abû Bakr écrivit pour l'homme ce qu'il eut demandé, sur les ordres du Prophète (BP sur lui). Au bout de son aventure, Surâqa rebroussa chemin sans en parler à personne. Et ce ne fut que plus tard qu'il raconta cette aventure à Abû Jahl. Le jour de la conquête de La Mecque, Surâqa se convertit à l'islam, et resta fidèle à ses préceptes.

    Le Messager d'Allah et son compagnon continuèrent à progresser jusqu'à atteindre Qubâ', une ville de la banlieue médinoise. Ce fut un lundi du mois de rabî`al-awwal. Le Prophète (BP sur lui) y mit le cap chez les Banû `Amr ibn `Awf, tandis que Abû Bakr (Qu'Allah l'agrée) s'installa à As-Sunh, toujours à Médine, chez Khârija ibn Zayd.

    Le Prophète (BP sur lui) séjourna à Qubâ' pendant pas mal de jours : il y construisit une mosquée – celle que le Coran qualifie de "fondée dès le premier jour sur la piété" – et y faisait les prières avec ses Compagnons mecquois (les Emigrés) et médinois (les Auxiliaires). `Alî ibn Abî Tâlib le rejoignit là-bas quelques jours après, puisqu'il devait rester en Mecque en vue de restituer les dépôts aux ayants droit.

    Arrivée à Médine
    Déjà les habitants de Médine, dès la propagation des nouvelles sur le déplacement du Prophète (BP sur lui) à destination de leur ville, sortaient chaque jour vers ses abords, guetter la venue du Prophète jusqu'à ce que la chaleur de midi les décourageât. Un jour après être repartis, les gens entendirent un cri perçant : "Ô les Arabes ! Voici votre chance que vous attendez !" Et on sortit de toute part à la réception du Prophète (BP sur lui) tout en avançant vers Al-Hirra, le territoire aux rochers noirs situé à l'entrée de Qubâ'.

    De Qubâ', le Prophète (BP sur lui) se dirigea vers Médine escorté par les Auxiliaires médinois, réjouis, les épées brandies, faisant chemin à pied ou à dos de cheval, se disputant les licols de la chamelle du Prophète voulant chacun l'héberger chez lui. Les femmes et enfants chantaient :
    La pleine lune nous est apparue
    Sur les collines où nous avons accouru
    Envers Allah, nous devons être reconnaissants
    Et exprimer dans nos do’a des remerciements.
    Ô toi le messager, parmi nous annoncé,
    Tes ordres seront obéis et respectés

    Ce fut un jour de vendredi. L'heure de la prière de midi fut venue lorsque le Prophète (BP sur lui) passait par les habitations des Banû Sâlim ibn `Awf ; il y fit halte et pria avec les fidèles. Il s'agissait là de la première prière de Vendredi que le Prophète ait accompli en islam. Depuis cette date, la prière en commun est due chaque vendredi, selon la plupart des avis rapportés. La prière terminée, le Prophète remonta sur le dos de sa chamelle et reprit chemin. Chaque fois qu'il passait par des demeures médinoises, les habitants vinrent le prier de rester chez eux, prenant la corde de sa chamelle. Mais le Prophète leur disait : "Lâchez-la ! Elle suit des Ordres !" La chamelle continua à défiler jusqu'à la cour des demeures des Banû `Adiyy ibn An-Najjâr, les oncles maternels du Prophète (BP sur lui) où elle s'arrêta et s'agenouilla devant la maison de Abû Ayyûb Al-Ansârî. "C'est ici, le séjour, par la Volonté du Très Haut !" Et le Prophète s'installa dans cette maison.

    Il fut le hôte de Abû Ayyûb pendant un mois au bout duquel il acheta l'endroit où s'était agenouillée la chamelle, y construisit la mosquée et s'y logea. La mosquée fut édifiée de briques crues, à une hauteur dépassant de peu la taille humaine. La porte avait deux chambranles en pierres ; le plafond était construit de feuilles de palmier et les colonnes, de troncs de palmiers. Le Prophète (BP sur lui) prit part en personne aux travaux de construction pour encourager les travailleurs. Il bâtit à côté de la mosquée deux chambres pour ses deux et seules épouses à l'époque : `Â'icha et Sawda. Le nombre des chambres augmenta chaque fois que le Prophète prît une nouvelle épouse.

    Le Prophète fit ensuite venir sa famille à Médine. Abû Bakr fit de même. Ainsi arrivèrent à Médine Sawda la femme du Prophète, ainsi que ses deux filles Fâtima et Umm Kulthûm. Quant à la troisième, Zaynab, elle fut empêchée par son mari Al-`Âs ibn Ar-Rabî` de rejoindre ses sœurs. D'autre part, `Abdullâh, fils de Abû Bakr se rendit à Médine avec la femme de son père et ses deux sœurs `Â'icha et Asmâ'. Cette dernière, mariée à Az-Zubayr ibn Al- `Awwâm, fut enceinte et donna naissance peu après à `Abdullâh, premier nouveau-né de la génération des Emigrés mecquois (Muhâjirîn) à Médine.

    Les musulmans de La Mecque se succédèrent sur le chemin de l'émigration jusqu'à ce qu'il ne restât en Mecque que peu de gens incapables de partir. La vague d'émigration passée, les Auxiliaires de Médine (Ansâr) se disputaient l'honneur d'héberger les Emigrés de La Mecque, au point de trancher les disputes au moyen des tirages au sort. Voulant renforcer les liens de fraternité entre les deux camps, le Prophète (BP sur lui) déclara chaque médinois des Ansâr frère de son hôte, le mecquois des Muhâjirîn. Là on assistait à des exemples d'extrême altruisme donnés par les Ansâr, traduisant leur foi sincère en la fraternité pour l'amour du Très-Haut.
    äÞÑå áÊßÈíÑ Ãæ ÊÕÛíÑ ÇáÕæÑÉ æäÞÑÊíä áÚÑÖ ÇáÕæÑÉ Ýí ÕÝÍÉ ãÓÊÞáÉ ÈÍÌãåÇ ÇáØÈíÚí

    ÊÍãóøáÊõ æÍÏíó ãÜÇ áÇ ÃõØíÜÞú ãä ÇáÅÛÊÑÇÈö æåóÜãöø ÇáØÑíÜÞú
    Çááåã Çäí ÇÓÇáß Ýí åÐå ÇáÓÇÚÉ Çä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÓÑæÑ ÝÒÏåÇ Ýí ÓÑæÑåÇ æãä äÚíãß ÚáíåÇ . æÇä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÚÐÇÈ ÝäÌåÇ ãä ÚÐÇÈß æÇäÊ ÇáÛäí ÇáÍãíÏ ÈÑÍãÊß íÇ ÇÑÍã ÇáÑÇÍãíä

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    Leçon 95


    Déclenchement de la lutte armée



    La lutte armée : causes et légitimité


    Le Prophète (BP sur lui) s'établit enfin à Médine. La ville comptait parmi sa population les juifs des tribus de Banû Qaynuqâ`, de Banû Qurayzha et de Banû An-Nadîr. Le Prophète (BP sur lui) s'engagea à leur assurer la liberté de confession et la sécurité financière, fondant pour eux un code de droits et devoirs. Toutefois, les juifs de Médine ne cachaient pas leur hostilité et leur haine envers les musulmans. Se joignit à eux une cohorte de médinois arabes, musulmans en apparence mais infidèles en réalité, connus d'être les "hypocrites". Le chef de ceux-ci fut `Abdullâh ibn Ubayy ibn Salûl. De toute façon, le Prophète (BP sur lui) se contenta des "apparences" à l'égard de ces deux types de concitoyens (juifs et hypocrites). Sans prendre les armes de part ou d'autre, la guerre fut celle des idées et des arguments.

    Effectivement, le Prophète (BP sur lui) ne s'était jamais battu afin d'imposer la religion d'Allah, mais il invitait à cette religion et combattait pour Sa cause, armé du raisonnement péremptoire et des preuves concluantes.
    Néanmoins, étant donné la vive opposition de la communauté qoraïchite à lui et à sa prédication - opposition qui s'était développée en une persécution de la personne du Prophète et de ses disciples, puis en une expulsion de leurs maisons, confiscation de leurs biens et plus d'agressions contre les faibles incapables d'émigrer – le Prophète (BP sur lui) reçut l'autorisation divine de combattre les Qoraïchites ainsi que tout agresseur voulant taire l'Appel au chemin du Créateur.

    A cet effet, le Prophète (BP sur lui) commença par entraver le commerce qoraïchite avec la Grande Syrie. En second lieu, ce fut la guerre. Une guerre contre tout oppresseur vis-à-vis du Message, fût-ce qoraïchite ou autre ; une guerre à laquelle le Prophète participait aux côtés du reste des musulmans, ou nommait parfois des commandants bien choisis. D'ailleurs, les historiens classent en deux les affrontements :
    - Une "bataille" ou Ghazwa, est marquée par la sortie du Prophète en tête des musulmans, l'arme à la main ou pas
    - Une "expédition" ou Sariyya, où le Prophète attribue le commandement des troupes à l'un des Compagnons.
    Les batailles et expéditions dans leur ensemble


    Première année de l'hégire. Envoi de deux expéditions.
    Deuxième année de l'hégire. Participation à sept batailles (celle de Badr étant la plus importante) et envoi d'une seule expédition :
    1- Bataille de Waddân : nom d'une ville entre La Mecque et Médine. Le Prophète sortait avec l'intention de barrer la route à une caravane qoraïchite ; mais étant arrivé trop tard, il rebroussa chemin.
    2- Bataille de Buwât : nom d'une montagne également appelée Juhayna située entre Médine et Yanbu`. Le Prophète sortait pour surprendre une caravane qoraychite ; mais il arriva trop tard et regagna Médine.
    3- Bataille de Al-`Uchayra : nom d'un endroit situé dans la vallée de Yanbu`. Nous en parlerons dans la rubrique de la Grande Bataille de Badr.
    4- Première Bataille de Badr : Badr est un emplacement entre La Mecque et Médine, plus proche de cette dernière à son sud-ouest. Le Prophète s'y était rendu à la poursuite de quelques agresseurs ayant attaqué du bétail médinois mais ne trouva pas leur piste.
    5- Grande Bataille de Badr : (à elle sera consacrée une rubrique à part)
    6- Bataille de Banû Qaynuqâ` : les Banû Qaynuqâ` sont les habitants d'un faubourg juif de Médine. Ils rompirent leur pacte avec les musulmans faisant acte de trahison. Le Prophète sortit donc et leur imposa un siège pendant quinze nuits au bout desquelles les assiégés proposèrent au Prophète de se racheter – hommes, femmes et enfants – en quittant leurs maisons et leurs biens. Le Prophète (BP sur lui) accepta et les exila.
    7- Bataille de As-Sawîq : ce fut lorsque Abû Sufyân mena l'assaut – avec une troupe de deux cent hommes – contre Médine, mettant le feu à des palmiers de la ville. Lorsque le Prophète (BP sur lui) sortit à leur rencontre, les assaillants prirent aussitôt la fuite, laissant les grands sacs de Sawîq (mélange de farine de blé et d'orge) qu'ils portaient avec eux.

    Troisième année de l'hégire. Participation à sept batailles (dont Uhud, la plus grande) et envoi d'une seule expédition :
    1- Bataille de Ghatafân : les Ghatafân sont une branche de la tribu de Qays. Le Prophète (BP sur lui) fut avertit de quelque mobilisation de leur part pour mener un raid contre Médine. Il sortit à leur rencontre mais ceux-ci ne firent que se disperser dans les montagnes environnantes.
    2- Bataille de Bahrân : un lieu sur la route entre Médine et Al-Furu`, habité par la tribu des Banû Sulaym. Ceux-ci organisaient un raid contre Médine mais furent surpris par le Prophète et les musulmans, et ainsi se disséminèrent.
    3- Bataille de Uhud : (sera développée dans une rubrique à part)
    4- Bataille de Hamrâ' Al-Asad : (dans une rubrique à part)

    Quatrième année de l'hégire. Participation à trois batailles et envoi de trois expéditions :
    1- Bataille de Banû An-Nadîr : (sera traitée dans une rubrique à part)
    2- Bataille de Zhât Ar-Riqâ` : c'est le nom donné à des rochers tachetés de rouge, blanc et noir dans une montagne sur la route vers le Nadjd. Aux alentours de cette montagne, le Prophète se rendit, avec sept cent combattants musulmans, pour affronter des tribus nadjdis voulant faire la guerre aux musulmans. A leur arrivée, il n'y restait que les femmes, qui furent emmenées avec les troupes musulmanes de retour à Médine. Leurs hommes s'étaient enfuis dans les montagnes.
    3- Dernière Bataille de Badr : on en parlera en fin de la rubrique sur la Bataille de Uhud.

    Cinquième année de l'hégire. Participation du Prophète à quatre batailles (dont la célèbre Al-Khandaq) :
    1- Bataille de Dawmat Al-Jandal : nom d'un endroit entre Médine et Damas. Quinze nuits le séparent de la première, et cinq de la deuxième. Des nouvelles parvinrent au Prophète (BP sur lui) que des bédouins coupeurs de route s'y installaient, voulant s'approcher de Médine. Alors, il sortit, en tête d'un millier de ses Compagnons. Mais alertés de la progression du Prophète dans leur direction, ils se dispersèrent, abandonnant leur bétail que les musulmans prirent comme butin.
    2- Bataille de Banû Al-Mustalaq : les Banû Al-Mustalaq sont une branche de la tribu de Khuzâ`a. Ils avaient soutenu les Qoraïchites contre les fidèles, dans la bataille de Uhud ; puis se mobilisèrent pour tenir eux-mêmes front aux musulmans. Or, le Prophète (BP sur lui) prépara une importante troupe et se rendit au front. Ce fut auprès du puits de Muraysî` appartenant à la tribu de Khuzâ`a. Les armes retentirent et les infidèles furent abattus, avec un nombre important de tués et de prisonniers de guerre. Suite à cet affront, le Prophète (BP sur lui) épousa Juwayriya, fille de Al-Hârith, chef des Banû Al-Mustalaq, et affranchit toutes les femmes de la tribu. Sur le chemin de retour après le combat se produisit le célèbre incident du Ifk (de médisance à l'égard de `A'icha la femme du Prophète)
    3- Bataille de Al-Khandaq : (sera traitée sous sa rubrique)
    4- Bataille de Banû Quraydha : (sera traitée sous sa rubrique)

    Sixième année de l'hégire. Participation à trois batailles et envoi de onze expéditions. La bataille de Al-Hudaybiya est l'incident le plus marquant.
    1- Bataille de Banû Lihyân
    2- Bataille de Al-Ghâba
    3- Bataille de Al-Hudaybiya

    Septième année de l'hégire. Participation à une seule bataille, celle de Khaybar, et envoi de trois expéditions.
    Huitième année de l'hégire. Participation à quatre batailles et envoi de dix expéditions. Les batailles les plus importantes sont celle de la Conquête de La Mecque et celle de Hunayn.
    1- Bataille de Mu'ta
    2- Bataille de La Conquête
    3- Bataille de Hunayn
    4- Bataille de At-Tâ'if
    (Chacune sera développée dans une rubrique indépendante)
    Neuvième année de l'hégire. Participation à une seule bataille, celle de Tabûk, et envoi d'une seule expédition.
    Dixième année de l'hégire. Envoi de deux expéditions. Le Prophète accompli le Pèlerinage d'Adieu.
    Onzième année de l'hégire. Envoi d'une seule expédition.
    Sur ce, l'ensemble des batailles auxquelles le Prophète (BP sur lui) participait en personne furent au nombre de vingt-sept ; et l'ensemble des expéditions où le Prophète déléguait des commandants furent au nombre de trente-cinq. Nous nous attardons dans la suite – en bref – sur les batailles les plus marquantes.
    äÞÑå áÊßÈíÑ Ãæ ÊÕÛíÑ ÇáÕæÑÉ æäÞÑÊíä áÚÑÖ ÇáÕæÑÉ Ýí ÕÝÍÉ ãÓÊÞáÉ ÈÍÌãåÇ ÇáØÈíÚí

    ÊÍãóøáÊõ æÍÏíó ãÜÇ áÇ ÃõØíÜÞú ãä ÇáÅÛÊÑÇÈö æåóÜãöø ÇáØÑíÜÞú
    Çááåã Çäí ÇÓÇáß Ýí åÐå ÇáÓÇÚÉ Çä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÓÑæÑ ÝÒÏåÇ Ýí ÓÑæÑåÇ æãä äÚíãß ÚáíåÇ . æÇä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÚÐÇÈ ÝäÌåÇ ãä ÚÐÇÈß æÇäÊ ÇáÛäí ÇáÍãíÏ ÈÑÍãÊß íÇ ÇÑÍã ÇáÑÇÍãíä

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    Leçon 96
    La bataille de Badr




    La grande bataille de Badr
    C'était d'usage chez les Qoraïchites de passer aux abords de Médine, sur le chemin aller-retour de la Grande Syrie où ils voyageaient dans des buts commerciaux. Au mois de jumâdâ al-âkhir de l'an deux de l'hégire, Qoraïche envoya son convoi le plus important vers la Grande Syrie : une grande caravane avec une trentaine d'hommes, Abû Sufyân ibn Harb en tête. Le Messager de Dieu (BP sur lui) fut au courant du passage du convoi et sortit pour le retrouver avec cent cinquante Emigrés (Muhâjirîn), mais ne put le rattraper. Cette sortie fut appelée la bataille de Al-`Uchayra, nom emprunté d'un endroit de la vallée proche du puits de Badr.

    Prévenu de leur voyage de retour, le Prophète (BP sur lui) sortit à la rencontre des Qoraïchites. Ce fut pendant les dix premiers jours du mois de ramadan, dans une armée de trois cent quatorze hommes (Emigrés mecquois et Auxiliaires médinois), dont des cavaliers et soixante dix chameaux. L'armée avança puis campa à Ar-Rawhâ', un endroit à quarante miles au sud de Médine.
    Déjà en s'approchant du Hedjaz, le chef de la caravane qoraïchite, Abû Sufyân, prenait toutes les précautions. Il fut informé de la sortie du Prophète (BP sur lui) et par conséquent, dévia de la route usuelle vers le chemin costal. De plus, il dépêcha un homme à La Mecque afin d'alerter les Qoraïchites et de les mobiliser à la défense de leurs fortunes courant le risque de tomber aux mains des musulmans. Répondirent à l'appel neuf cent cinquante hommes, dont cent cavaliers en plus des monteurs de chameaux au nombre de sept cent. Côté musulman : le Prophète (BP sur lui) réagit à ces nouvelles en consultant ses Compagnons qui jugèrent bon de prendre les devants. Les musulmans partirent avec leur Prophète jusqu'aux abords de la vallée de Badr. Là, on apprit que Abû Sufyân s'était enfui avec la caravane et que les combattants Qoraïchites étaient derrière la vallée, suivant les instructions de Abû Jahl qui, rassuré du rachat de la caravane commerciale, conseilla aux troupes de ne rentrer qu'après s'être rendu auprès de Badr, pour célébrer en immolant les bêtes, donnant à manger et à boire le vin. Acte qui retentirait partout dans les tribus arabes qui devraient ainsi à jamais redouter la puissance des Qoraïchites.

    L'armée des polythéistes de Qoraïche avança vers le versant le plus éloigné de la vallée où ils campèrent ; alors que le Prophète et ses Compagnons prirent eux le versant le plus proche. Ce lieu sec fut alors arrosé par une pluie qu'Allah fit descendre. La vallée fut remplie ; les fidèles burent et chargèrent leurs outres. D'autre part, la pluie fit que le sol s'humidifia, rendant plus aisé le piétinement des troupes musulmanes ; mais de l'autre versant, elle fit que les troupes infidèles s'embourbèrent. Le Prophète (BP sur lui) progressa avec son armée vers le puits le plus proche du camp adverse, ordonna de construire un bassin et de le remplir d'eau pour les besoins de son armée et enjoignit de boucher les puits voisins pouvant servir au ravitaillement de l'ennemi. Le Prophète autorisa à ses Compagnons de lui construire une hutte pour les moments de repos. On la lui construisit sur une dune surplombant le champ prévu de combat.

    Le matin du mardi 17 ramadan en l'an 2 de l'hégire : jour du face à face. Le Prophète (BP sur lui) organisa les rangs de son armée ; des rangs serrés comparables à un édifice renforcé. Il tourna son regard vers le camp des Qoraïchites et dit : "Ô Seigneur ! Voici Qoraïche qui vient, en pleine fierté et gloriole, faire preuve d'opposition à Toi et de dénégation de Ton Messager ! Seigneur ! Accorde-moi la victoire que Tu m'avais promise !"
    Trois combattants émergèrent alors des rangs Qoraïchites, à savoir : `Utba ibn Rabî`a, son fils Al-Walîd et son frère Chayba. Ils sollicitèrent des duellistes du camp musulman. Là, trois des Ansârs se présentèrent mais les Qoraïchites réclamèrent trois égaux de leurs cousins tribaux. Sortirent alors Hamza ibn `Abd Al-Muttalib (vs. Chayba), `Ubayda ibn Al-Hârith (vs. `Utba) et `Alî ibn Abî Tâlib (vs. Al-Walîd). Hamza et `Alî le remportèrent tous deux sur leurs adversaires. Quant à `Ubayda, il frappa son duelliste, puis en reçut un coup et enfin fut emporté, blessé, vers les rangs musulmans par `Alî et Hamza qui en finirent avec son adversaire. `Utba succomba à ses blessures, qu'Allah l'agrée.

    L'attaque éclata. Le Prophète (BP sur lui) sortit en animant le zèle des combattants et en disant :
    ]ÓíåÒã ÇáÌãÚ æíæáæä ÇáÏÈÑ[ [ÇáÞãÑ 45]


    "Leur rassemblement sera bientôt mis en déroute, et ils fuiront" (Al-Qamar La Lune 54 : 45)



    Il prit une poignée de cailloux et la lança vers les visages des infidèles en s'écriant : "Visages enlaidis !" Ensuite il s'adressa aux fidèles : "Resserrez l'étreinte !" Là, le combat s'intensifia ; et Allah assista les musulmans des Anges de la victoire. Ce fut au bout d'une heure que les infidèles furent écrasés, puis commencèrent à se retirer ; mais les musulmans les poursuivirent. Bilan : soixante dix morts côté qoraïchite – dont beaucoup de notables – et soixante-dix autres prisonniers.

    A la fin de la bataille, le Prophète (BP sur lui) ordonna d'inhumer les martyrs musulmans – quatorze hommes seulement – et de déposer les cadavres des ennemis dans le puits de Badr.
    L'enterrement des martyrs et tués prit fin. Le Prophète (BP sur lui) ordonna de ramasser le butin, et ce fut fait. Il expédia quelqu'un à Médine pour diffuser la bonne nouvelle de la victoire des musulmans. Plus tard, il rentra à Médine, butin et prisonniers avec lui.
    Le Prophète (BP sur lui) partagea le butin entre les combattants musulmans, y compris ceux qui n'avaient pas participé à la bataille pour quelque excuse. Il garda en outre aux héritiers des martyrs leurs parts dues. Quant aux prisonniers, il décida – après consultation de ses Compagnons – de les garder, acceptant leur rachat. De fait, les Qoraïchites envoyèrent de l'argent pour libérer leurs prisonniers. La rançon de l'homme variait entre mille et quatre mille dirhams, selon sa classe sociale. Les prisonniers qui n'avaient pas pu se racheter devraient apprendre à lire et à écrire à dix gamins musulmans pour obtenir leur liberté.
    Parmi les prisonniers fut Al-`Abbâs ibn `Abd Al-Muttalib, oncle paternel du Prophète (BP sur lui). Ce lien de parenté ne le dispensa point du rachat, son engagement de mal gré aux côtés des infidèles non plus. De toute façon, Al-`Abbâs adopta l'islam à l'issue de Badr mais n'afficha sa conversion que peu avant la conquête de La Mecque.

    De même parmi les prisonniers : Abû Al-`Âs ibn Ar-Rabî`, mari de la fille du Prophète, Zaynab (qu'Allah l'agrée). Celle-ci voulait le racheter en offrant son collier. Mais le collier lui fut rendu ; et le Prophète (BP sur lui) imposa au mari d'autoriser Zaynab à émigrer vers Médine comme condition à son rachat. Abû Al-`Âs tint son engagement. Il se convertit à l'islam avant la conquête de La Mecque, et ce fut alors que le Prophète (BP sur lui) lui rendit sa femme.
    Il y en a encore ceux à qui le Prophète (BP sur lui) accorda la liberté sans rançon, comme Abû `Azza Al-Jumahî qui galvanisait souvent les Qoraïchites contre les musulmans en poétisant. L'homme détenu offrait au Prophète (BP sur lui) de ne plus émettre ce genre de vers en échange de sa liberté ; et le Prophète accepta l'affaire. Cependant, l'homme trahit plus tard sa promesse et fut tué au lendemain de la bataille de Uhud.

    Dans la bataille de Badr, les Qoraïchites perdirent plusieurs grandes figures telles : Abû Jahl ibn Hichâm, Umayya ibn khalaf, `Utba et Chayba les deux fils de Rabî`a, Handhala ibn Abî Sufyân, Al-Walîd ibn `Utba et Al-Jarrâh, père du Compagnon Abû `Ubayda (Al-Jarrâh fut tué par son fils qui voulait éviter le face à face alors que le père y insistait)
    Quant aux quatorze martyrs de Badr, six d'entre eux furent des Emigrés Muhâjirîn, dont `Ubayda ibn Al-Hârith et `Umayr ibn Abî Waqqâs. Les huit autres appartenaient aux Auxiliaires Ansâr, dont `Awf et Mu`awwazh – les deux fils de `Afrâ' le Khazrajite qui avaient tué Abû Jahl – et Sa`d ibn Khaythama, le Awsite, qui fut l'un des notables du Serment d'Allégeance (cf. Leçon 6)

    Cette grande bataille qui connut une victoire éblouissante des musulmans, victoire en dépit de leur peu de nombre et d'équipements, face à un ennemi supérieur en nombre et en équipements, est une preuve probante du soin providentiel accordé aux musulmans à volonté sincère ; les musulmans aux cœurs pleins de quiétude et de confiance dans le Très-Haut, ainsi que dans Sa promesse de victoire rapportée par la bouche de Son Messager (BP sur lui).
    Ce soin providentiel sema la peur dans les cœurs de tous les Arabes, un soin qui auréola les musulmans de gloire, de prestance et de force. Louange à Allah, Seigneur de l'Univers.
    äÞÑå áÊßÈíÑ Ãæ ÊÕÛíÑ ÇáÕæÑÉ æäÞÑÊíä áÚÑÖ ÇáÕæÑÉ Ýí ÕÝÍÉ ãÓÊÞáÉ ÈÍÌãåÇ ÇáØÈíÚí

    ÊÍãóøáÊõ æÍÏíó ãÜÇ áÇ ÃõØíÜÞú ãä ÇáÅÛÊÑÇÈö æåóÜãöø ÇáØÑíÜÞú
    Çááåã Çäí ÇÓÇáß Ýí åÐå ÇáÓÇÚÉ Çä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÓÑæÑ ÝÒÏåÇ Ýí ÓÑæÑåÇ æãä äÚíãß ÚáíåÇ . æÇä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÚÐÇÈ ÝäÌåÇ ãä ÚÐÇÈß æÇäÊ ÇáÛäí ÇáÍãíÏ ÈÑÍãÊß íÇ ÇÑÍã ÇáÑÇÍãíä

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    Leçon 97


    La Bataille de Uhud



    Bataille de Uhud
    Une année entière s'écoula depuis la bataille de Badr. Et pourtant les chameaux de la fameuse caravane qoraïchite stationnaient encore auprès de la Maison de Consultation (Dar An-Nadwa). Les notables de la tribu de Qoraïche ayant survécu à la bataille se réunirent avec Abû Sufyân et convinrent de consacrer le rendement de leurs capitaux dans cette caravane à la préparation de la prochaine guerre contre le Prophète (BP sur lui). De fait, les bénéfices se chiffrèrent à cinquante milles dinars. Trois mille qoraïchites se réunirent ainsi, tout avec leurs alliés des Banû Al-Mustalaq et autres, et partirent au combat, avec leurs chanteuses, tambours et vin. Hind, l'épouse de Abû Sufyân, en plus de quinze femmes sortirent également pour insuffler le courage aux combattants qui avancèrent jusqu'à Zhul-Hulayfa, à proximité de Médine.


    D'autre côté, un message de la part d'Al-`Abbâs ibn `Abd Al-Muttalib vint alerter le Prophète (BP sur lui) du déplacement des troupes polythéistes. Ainsi, le Prophète réunit-il ses Compagnons pour les en prévenir. Il les consulta sur la position musulmane : serait-il mieux de rester à Médine et attendre l'offensive de l'ennemi ? La plupart des avis optèrent pour le non, préférant plutôt la sortie des troupes musulmanes.


    Vendredi, 10 chawwâl de l'an 3 de l'hégire : le Prophète (BP sur lui) dirigea la Prière du Vendredi et incita à la fermeté et à l'endurance dans son discours. Ensuite, il entra dans sa chambre, mit deux armures, porta son sabre et accrocha son bouclier au dos. A sa vue ainsi armé, nombre de ceux qui lui avaient conseillé de partir aux armes s'en dédirent : "Nous la trouvons meilleure ta proposition de rester !" Mais le Prophète (BP sur lui) trancha court : "Il n'appartient pas à un prophète ayant porté son arme de la déposer, avant qu'Allah ne juge entre lui et ses ennemis !"


    Le Prophète (BP sur lui) divisa les brigades et examina les troupes. Ensuite, il avança en tête de mille hommes jusqu'à mi-chemin entre Médine et le mont Uhud situé au nord de la ville. S'en détacha à ce stade `Abdullâh ibn Ubayy ibn Salûl, chef des hypocrites, et rentra avec trois cent de ses compagnons. Tout de même, l'armée musulmane poursuivit sa marche jusqu'aux cols de Uhud où elle campa, le dos étant du côté de la montagne et l'avant, du côté de Médine. Les infidèles eux, se positionnèrent au cœur de la vallée proche du mont Uhud. Côté musulman : le Prophète (BP sur lui) appela les tireurs de flèches qui étaient au nombre de cinquante et fixa leur position sur la montagne, protégeant le dos de l'armée. Il leur interdit tout net de quitter leur poste. Après avoir remis de l'ordre dans les rangs des combattants, le Prophète (BP sur lui) prêcha quelques conseils et astuces. Coup de départ : un homme émergea des rangs des infidèles pour le duel. Az-Zubayr ibn Al-`Awwâm sortit à sa rencontre et le tua. Dans un autre face à face, `Alî ibn Abî Tâlib tua le porteur du drapeau des mécréants, nommé Hamza Artâh. Enfin sortit des rangs des infidèles `Abd Ar-Rahmân ibn Abî Bakr As-Siddîq, réclamant un duelliste. Son père musulman voulait lui répondre, mais le Prophète (BP sur lui) le retint en disant : "Faites-nous jouir de ta présence, Abû Bakr !"


    Voilà que les armes se croisèrent. Les femmes qoraïchites commencèrent à battre les tambours et à chanter les vers célèbres, affûtant ainsi le zèle de leurs hommes. Au premier tour de combat, la balance pencha du côté des musulmans. Mais lorsque les rangs ennemis furent à découvert, les tireurs quittèrent leurs positions surplombant le champ de bataille, en violation des ordres bien strictes et se mêlèrent au reste des combattants, fragilisant ainsi l'arrière-garde des troupes musulmanes. La collecte du butin occupa un bon nombre de combattants et les musulmans furent désordonnés. Là, les cavaliers du camp polythéiste, sous le commandement de Khâlid ibn Al-Walîd, réattaquèrent de derrière les musulmans, leur infligeant un coup dur. Pire encore : une rumeur circula sur l'assassinat du Prophète (BP sur lui) ce qui abaissa le moral des guerriers musulmans et permit une percée plus profonde dans leurs rangs.


    La place du Prophète fut découverte par l'ennemi qui cribla son noble corps de pierres. Le Prophète (BP sur lui) tomba sur le flanc ; son incisive latérale fut cassée, ses visage et lèvres furent blessés, et sa joue fut percée par deux maillons de son casque. Ce fut Abû `Ubayda ibn Al-Jarrâh (qu'Allah l'agrée) qui débarrassa le Messager de ces maillons, sacrifiant pour ce faire ses deux incisives du devant.


    Les infidèles se resserrèrent autour du Prophète (BP sur lui). Pour défendre leur maître chéri, cinq Auxiliaires (Ansâr) se plantèrent autour de lui, suivis d'un groupe d'autres musulmans qui ne tardèrent pas à disperser la foule des infidèles entourant le Prophète (BP sur lui). Parmi les importants protagonistes sur la ligne de défense : Sa`d ibn Abî Waqqâs ; `Abd Ar-Rahmân ibn `Awf ; Abû Talha Al-Ansârî qui vida son carquois devant le Prophète (BP sur lui) et Abû Dijâna qui se pencha sur le Prophète (BP sur lui), recevant ainsi les flèches ennemies dans le dos.


    Lorsque les infidèles furent dissipés, Ka`b ibn Mâlik aperçut son Prophète bien aimé (BP sur lui) en vie. Alors il s'écria : "Ô musulmans ! Réjouissez-vous !" mais le Prophète lui fit tout de suite signe de se taire. Puis il avança vers les cols de la montagne, entre Sa`d ibn Abî Waqqâs et Sa`d ibn `Ubâda. Lui tirent également compagnie Abû Bakr, `Umar, `Alî, Talha, Az-Zubayr et autres. Ensuite arriva sa fille Fâtima Az-Zahrâ' qui lava ses membres du sang et banda ses blessures. Soudain, Ubayy ibn Khalaf, du camp infidèle, les surprit : "Où est Mohammed ? Je ne serai vraiment pas en vie s'il survit !" Là le Prophète (BP sur lui) le frappa avec une lance, le faisant tomber de son cheval. L'homme fut blessé au cou, et succomba à ses blessures. Ce fut le seul homme jamais tué par le Prophète.


    Plus tard, le Messager (BP sur lui) voulait escalader un rocher dans les cols afin de jeter un regard sur les infidèles. Mais incapable de se lever tout seul, Talha ibn `Ubayd-illâh lui donna un coup de main. Du haut du rocher, il aperçut la foule mécréante sur les hauteurs de la montagne et s'exclama : "Il n'appartient pas à ceux-là de nous surmonter !" Pour les en faire descendre, le Prophète envoya `Umar ibn Al-Khattâb en tête d'un groupe de musulmans.


    Du côté ennemi, Abû Sufyân monta une pente et s'écria tout haut : "La guerre a des hauts et des bas ! Voici notre jour de victoire, contre celui de Badr ! Hausse-toi Hubal (Hubal : nom d'une célèbre fétiche qoraïchite)


    !" Là, le Prophète (BP sur lui) donna ses ordres à `Umar ibn Al-Khattâb de lui répondre. "Allah est plus haut et plus sublime !" Réfuta `Umar. "C'est tout différent : nos hommes tués sont au Paradis ; tandis que les vôtres sont en Enfer !" Distinguant la voix de `Umar, Abû Sufyân appela : "Viens à moi `Umar !" Et `Umar fut autorisé par le Prophète d'aller auprès de Abû Sufyân qui lui posa aussitôt la question : "Dis-moi, par Dieu, `Umar … Avons-nous tué Mohammed ?" – "Par Dieu, non" ; répondit `Umar. "De plus, il entend tes paroles que voici !" Alors Abû Sufyân appela de nouveau : "Rendez-vous donc à Badr, l'année prochaine !" Les musulmans lui transmirent la réponse du Prophète (BP sur lui) à l'affirmative. Mais Abû Sufyân manqua au rendez-vous : l'année suivante, il ne sortit pas alors que le Prophète se rendit à Badr sans personne trouver. Cette sortie du Prophète fut nommée "la Petite (l'Autre) Bataille de Badr".


    Revenons à Uhud : les Qoraïchites se retirent. Le Prophète (BP sur lui) examina les martyrs musulmans puis ordonna de les inhumer. Il retourna à Médine en mi-chawwâl. Bilan de la bataille : soixante-dix martyrs côté musulman, dont quatre Emigrés Muhâjirûn (le reste appartenant aux Auxiliaires Ansâr) et vingt-deux côté infidèle.


    A noter qu'à la fin de la bataille, la femme de Abû Sufyân et ses copines s'étaient mises à mutiler les cadavres des martyrs musulmans, leur coupant oreilles et nez pour les monter en colliers !! La femme de Abû Sufyân éventra particulièrement le cadavre de Hamza, l'oncle martyr du Prophète, et mâcha son foie voulant, par cet acte, venger l'honneur qoraïchite perdu au cours de la bataille de Badr.


    Une seule nuit après avoir regagné Médine, le Prophète (BP sur lui) donna ses ordres à tous ceux qui avaient participé à cette bataille de repartir avec lui à la poursuite de quelques débris ennemis possibles. D'autre part, Abû Sufyân voulait retourner avec ses soldats pour un second tour contre les musulmans, mais il fut découragé par les nouvelles sur le retour de Mohammed et de tous ses Compagnons. Il fit donc marche arrière et reprit son chemin de retour vers La Mecque.


    Le Prophète (BP sur lui) et ses Compagnons campèrent trois jours durant à Hamrâ' Al-Asad, un endroit à 8 miles de Médine sur la route vers La Mecque, puis rentrèrent à Médine après s'être assurés de la rentrée définitive des mécréants en Mecque.
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    Leçon 98
    Bataille d'Al-Khandaq
    jusqu'à la Trêve d'Al-Hudaybiya


    Bataille d'Al-Khandaq (de la Tranchée)
    Un pacte d'alliance liait les musulmans Khazrajites aux juifs des Banû An-Nadîr de la banlieue de Médine. Ce pacte fut violé par les juifs qui attentèrent à la vie du Prophète (BP sur lui). En revanche, en l'an 4 de l'hégire, le Prophète et les musulmans menèrent un raid contre eux et les chassèrent de leurs habitations qui échurent par conséquent aux mains des musulmans. Ces juifs exilés ne purent désormais jamais rester en paix. Une délégation d'eux se rendit à La Mecque et s'entretint avec les chefs qoraïchites. Les deux parties s'accordèrent – tout avec la tribu de Ghatafân - à se réunir pour la guerre contre les musulmans. Ainsi, les Qoraïchites et leurs alliés de Kinâna, joints par les Ghatafân et leurs alliés de Najd se préparèrent à une attaque d'envergure. L'armée issue de cette coalition comptait 10 mille combattants, avec Abû Sufyân comme commandant général.


    La nouvelle lui étant parvenue, le Prophète (BP sur lui) demanda à ses Compagnons leur avis sur la stratégie de défense. Salmân Al-Fârisî émit la proposition de creuser une tranchée traversant l'entrée nord de Médine. Et ce fut fait. Les Qoraïchites et les forces coalisées avancèrent jusqu'au bord de la tranchée où ils campèrent. De l'autre côté de la tranchée s'installèrent les musulmans, au nombre de 3 mille, avec le Prophète (BP sur lui) en tête. Des volées de traits partirent de part et d'autre des deux camps pour une vingtaine de jours. Le Prophète (BP sur lui) engagea des gardiens aux abords de la tranchée pour éviter toute infiltration pendant la nuit. Qui plus est, il assurait en personne la garde du point le plus critique. Las de la longue durée du siège, un bataillon de cavaliers polythéistes tenta de traverser la tranchée à cheval : les uns tombèrent se cassant les cous, d'autres se heurtèrent à la résistance musulmane. Une bataille qui dura un jour entier.


    Bataille de Banû Quraydha
    Le Prophète (BP sur lui) fut prévenu de l'intention des juifs de Banû Quraydha siégeant en banlieue médinoise de rompre, eux-aussi, leurs pactes conclus avec lui. Alors il retrancha de ses troupes 500 hommes et les fit retourner pour assurer la garde des femmes et du reste de la population à Médine. Effectivement, au dévoilement de l'agenda caché des Banû Quraydha, les soucis s'accentuèrent ; les musulmans ayant ressenti l'étau de l'animosité se resserrer sur eux, non seulement de l'extérieur mais aussi de l'intérieur. Toutefois, Allah – à Lui la Puissance et la Gloire – soutint Son Messager avec de quoi fragiliser les rangs ennemis : ceux-ci tombèrent en proie aux traîtrises et aux machinations, jusqu'à ce que régnassent la paralysie et la défiance sur le camp des coalisés. Enfin, le Très-Haut les frappa d'une tempête glaciale dans une nuit ténébreuse. Une tempête qui fit renverser leurs ustensiles et écraser leurs pots, astreignant enfin les coalisés à retourner chez eux, après cette nuit bizarre. Ce fut ainsi qu'Allah – Exalté soit-Il – délivra les musulmans de cette calamité où ils auraient dû faire face à une coalition des tribus arabes et juives à la fois.


    Cet incident eut lieu entre les mois de chawwâl et de zhul-qi`da de l'année 5 hégirienne.
    Bilan : 5 martyrs musulmans et 3 mécréants tués.


    A peine se rendit-il à Médine, le Prophète (BP sur lui) refusa d'enlever le costume de guerre avant de régler les comptes. Il frappa les Banû Quraydha d'un siège pour leur trahison et leur violation du pacte avec les musulmans. Le siège dura vingt-cinq nuits au bout desquelles les assiégés risquèrent de périr, et cédèrent enfin à se soumettre au jugement du Prophète (BP sur lui). Ils acceptèrent leur dignitaire Sa`d ibn Mu`âzh (devenu musulman) comme arbitre. Celui-ci émit la sentence que les hommes de la tribu soient liquidés ; les femmes et enfants, pris en esclaves ; et les biens, pris en butin. Ainsi, les hommes – au nombre de 700 – furent-ils détenus dans les maisons des Auxiliaires (Ansâr) jusqu'à ce que prit fin la préparation des fossés consacrés à leur inhumation, une fois tués. Les musulmans furent ainsi épargnés aux vices d'un tel voisinage venimeux. Certes Allah est Puissant, Il est le Détenteur du pouvoir de punir.


    Bataille, puis traité d'Al-Hudaybiya
    Le Messager (BP sur lui) passa le reste de l'an 5 de l'hégire à Médine, après la bataille d'Al-Khandaq. En l'an 6, il partit à destination de la tribu Banû Lihyân qui avait tué `Âsim ibn Thâbit et ses copains, mais trouva que les hommes de cette tribu s'étaient dispersés. Il mit ensuite le cap sur Zhû Qarad afin de riposter contre l'attaque de sa chamelle laitière menée par `Uyayna ibn Hisn. Au bout d'une brève escarmouche, l'ennemi prit aussitôt la fuite. L'attaque suivante fut dirigée contre les Banû Al-Mustalaq, le Prophète étant averti de leur mobilisation en cours contre lui. Or, il les mit hors de combat, prenant en butin leurs biens et esclaves.


    En zhul-qi`da de cette même année, le Messager (BP sur lui) se dirigea vers La Mecque, voulant accomplir le petit pèlerinage (`Umra). Cinq cent mille musulmans – Emigrés Muhâjirîn et Auxiliaires Ansâr – sortirent avec lui. Il amena avec lui les offrandes afin de laisser comprendre qu'il n'a aucune intention guerrière. Il enjoignit à ses Compagnons de n'emporter comme arme que les épées dans leurs étuis ; armes qu'il ne convenait pas de dégainer au sein de la Maison Sacrée. Le Prophète (BP sur lui) avança dans ce cortège jusqu'à `Usfân, un endroit à deux haltes de La Mecque. Là, on vint l'alerter sur la décision qoraïchite commune d'interdire aux musulmans l'accès à La Mecque. Les Qoraïchites s'étaient préparés à la guerre et déjà, ils avaient expédié Khâlid ibn Al-Walîd à la tête de deux-cent cavaliers afin de rabrouer les musulmans.


    Ce faisant, les musulmans dévièrent vers une route au sud de La Mecque, jusqu'à ce qu'ils accédassent à Al-Hudaybiya, un endroit près de la ville sacrée qui devait son nom à un puits là-bas. La chamelle du Prophète s'agenouilla dans cet endroit et le Prophète recommanda une halte à ses Compagnons. Un messager du côté qoraïchite vint trouver le Prophète (BP sur lui) et s'enquit sur les desseins des musulmans dans leur progression vers La Mecque. Et le Prophète révéla les intentions musulmanes au messager qoraïchite qui retourna à ses maîtres avec les nouvelles. Se méfiant de sa version, les Qoraïchites expédièrent un autre messager. Celui-ci, d'arrivée au camp musulman, vit les offrandes et entendit tout haut les appels de talbiya (annonçant le pèlerinage). Par suite, il revint à ses maîtres mecquois affirmant : "Les gens sont venus faire le petit pèlerinage ; il ne convient donc pas de les en empêcher. Comment ça se fait que les Lakhm, les Juzhâm et les Himyar puissent accomplir le pèlerinage, alors qu'au fils de `Abd Al-Muttalib, cela est interdit ?" Toutefois, les Qoraïchites fermèrent les yeux sur ce témoignage, et déléguèrent un autre messager. Celui-ci fut surtout touché par l'extrême révérence et l'affection généreuse que les musulmans avaient pour leur prophète. De retour aux siens, il dit : "Par Dieu, je n'ai vu un souverain avec son peuple comme est Mohammed avec ses Compagnons !" Après concertation, une décision fut faite : "Qu'on le fasse rentrer chez lui pour cette année, et qu'il revienne prochainement !"


    Au reste, le Prophète (BP sur lui) envoya `Uthmân ibn `Affân sous la tutelle d'un homme des Banû Umayya aux Qoraïchites, afin de rassurer ceux-ci sur ses intentions. Dix musulmans partirent en compagnie de maître `Uthmân avec en vue de visiter leurs proches à La Mecque. Mais la réponse que reçut le messager musulman fut : "Mohammed n'entrera jamais à la ville contre notre gré !" Pire encore, on défendit à maître `Uthmân et à ceux qui étaient avec lui de retourner au camp musulman ; ce qui fit circuler les rumeurs sur l'assassinat du noble Compagnon. Par conséquent, le Prophète (BP sur lui) demanda à ses Compagnons de rester fermes à ses côtés, pour la guerre. Et les Compagnons ne tardèrent pas à lui prêter serment d'allégeance à cet effet. C'était sous un arbre qui fut plus tard surnommé "Arbre de l'Agrément" (Ridwân). Le serment emprunta toujours ce même nom (Serment de l'Agrément). De l'autre côté, les mécréants envoyèrent leurs combattants de la première heure, mais les musulmans en firent douze prisonniers.


    Par crainte des contrecoups possibles de l'allégeance musulmane, les infidèles dépêchèrent un homme au Messager d'Allah (BP sur lui) pour négocier un compromis. Après la libération des prisonniers de part et d'autre, dont maître `Uthmân ibn `Affân, les conditions de la trêve firent l'objet de débat et d'accord. Quatre conditions:


    Un cessez-le-feu de dix ans entre les deux camps
    Retour du Prophète et des musulmans pour la présente année sans visiter La Mecque, et report de leur visite à l'année suivante. Là, ils seraient autorisés à y entrer sans armes, sauf les épées dans leurs étuis, et à y séjourner trois jours en l'absence des Qoraïchites


    Engagement musulman d'éconduire tout Qoraïchite voulant les joindre, mais liberté qoraïchite, en cas réciproque, d'accepter ou de renvoyer tout musulman voulant joindre leur camp


    Liberté garantie à quiconque voudrait pactiser soit avec les musulmans, ou avec les Qoraïchites, de le faire.


    Les clauses de cette trêve furent dictées par le Prophète (BP sur lui), et couchées par écrit par `Alî ibn Abî Tâlib qui en rédigea un document. Les musulmans finirent par accepter de bon gré ce que leur prophète (BP sur lui) avait accepté ; quoique irrités au début de certaines clauses arbitraires. Ainsi, le Prophète (BP sur lui) et les musulmans se désacralisèrent, renonçant à leur `Umra, et regagnèrent Médine. La sourate Al-Fat-h (La Conquête Eclatante, no 48) se référait à cet incident.
    äÞÑå áÊßÈíÑ Ãæ ÊÕÛíÑ ÇáÕæÑÉ æäÞÑÊíä áÚÑÖ ÇáÕæÑÉ Ýí ÕÝÍÉ ãÓÊÞáÉ ÈÍÌãåÇ ÇáØÈíÚí

    ÊÍãóøáÊõ æÍÏíó ãÜÇ áÇ ÃõØíÜÞú ãä ÇáÅÛÊÑÇÈö æåóÜãöø ÇáØÑíÜÞú
    Çááåã Çäí ÇÓÇáß Ýí åÐå ÇáÓÇÚÉ Çä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÓÑæÑ ÝÒÏåÇ Ýí ÓÑæÑåÇ æãä äÚíãß ÚáíåÇ . æÇä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÚÐÇÈ ÝäÌåÇ ãä ÚÐÇÈß æÇäÊ ÇáÛäí ÇáÍãíÏ ÈÑÍãÊß íÇ ÇÑÍã ÇáÑÇÍãíä

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    Leçon 99


    De la correspondance des rois -
    La conquête de La Mecque




    Correspondance du Prophète (BP sur lui) avec les rois


    En conséquence de la trêve que le Traité d'Al-Hudaybiya vint couronner, les musulmans furent à l'abri des outrances qoraïchites. Ainsi, les canaux de communication s'ouvrirent-ils de toute part aux musulmans, et le Prophète (BP sur lui) s'adonna à semer l'Appel à Dieu à tout vent : il établit une correspondance avec les souverains connus à l'époque pour les inviter – et inviter leurs peuples – à l'islam. A cette fin il s'appropria un sceau où fut inscrit : "Mohammed, le Messager de Dieu"

    Il dépêcha Dihya Al-Kalbî (de la tribu de Kilâb) avec un message au césar Byzantin qui se trouvait alors à Jérusalem. Celui-ci convoqua par suite Abû Sufyân, le chef qoraïchite qui se trouvait alors en Grande Syrie pour son commerce, et s'enquit d'abord sur les origines de Mohammed (BP sur lui). "Il est issu d'une noble lignée parmi nous" répondit Abû Sufyân.
    – Et quelqu'un avait-il déjà tenu de pareilles paroles ?
    – Non
    – Ce sont les notables ou les faibles qui le suivent ?
    – Mais les faibles !
    – Sont-ils en croissance ou en décroissance ?
    – En croissance !
    – Est-il arrivé que l'un d'eux ait apostasié, par répulsion de cette religion ?
    – Non !
    – Mohammed trahit-il ses engagements ?
    – Non !
    – Lui avez-vous fait la guerre ? Si oui, comment ça s'est passé ?
    – Nous lui avons fait la guerre. Il y eut des hauts et des bas de part et d'autre : la victoire fut une fois à nous, une fois à lui !
    – Et qu'est ce qu'il vous prêche ?
    – Il prêche le culte d'un Dieu unique, sans associés. Il nous défend d'adorer les dieux de nos ancêtres. Il enseigne la prière, l'honnêteté, la chasteté, la fidélité aux engagements et la restitution des dépôts.

    De ce qu'il avait entendu, le césar comprit qu'il s'agissait d'un prophète. Il dit à Abû Sufyân : "Si c'est vrai ce que tu viens de me raconter, cet homme devra un jour posséder mon siège que voici !" Ensuite, il rassembla les grandes dignités de l'empire et leur proposa de répondre favorablement à l'appel du prophète. Mais ils refusèrent ; et la passion pour le trône détourna le roi d'adopter l'islam. Pourtant, il s'excusa gentiment à Dihya, le messager musulman.

    En outre, le Prophète (BP sur lui) chargea Al-Hârith ibn `Umayr de transmettre un écrit au prince de Bassora. Arrivé au village syrien de Mu'ta, le messager du Prophète fut surpris par Churahbîl Al-`Asâlî qui l'acheva. A noter que Al-Hârith fut le seul à être liquidé parmi les messagers du Prophète Mohammed (BP sur lui).

    Le Prophète (BP sur lui) correspondit également le prince de Damas, allié du souverain Romain. Le prince reçut la lettre, la lut, puis la jeta loin, déterminé à mener la guerre contre les musulmans. Mais n'étant pas autorisé par son tuteur romain, le prince renonça à l'option guerrière.
    Autre messager : Hâtib ibn Abî Baltaa. Il fut chargé de délivrer une lettre au dirigeant d'Egypte (Al- Muqawqis) à Alexandrie, dirigeant nommé par le souverain Romain. A la lecture du message, Al-Muqawqis dit à Hâtib : "S'il était vraiment prophète, qu'est-ce qui l'empêche de prononcer la malédiction contre ceux qui l'ont contrarié et expulsé de son pays ?" Et Hâtib d'arguer : "N'est-ce pas que tu attestes que Jésus - le Messager de Dieu - est le fils de Dieu ? Pourquoi donc Dieu ne l'a-t-Il pas préservé des gens de son peuple qui l'avaient pris pour le tuer ?" – "Bien dit ! De toute façon, j'ai réfléchi sur la condition de ce prophète, et trouvé qu'il ne prône pas une valeur inappréciée, et n'interdit pas une valeur appréciée. Je ne le trouve ni un sorcier malfaisant, ni un devin fallacieux. Je verrai !" Ensuite, il rédigea une réponse au Prophète de Dieu (BP sur lui). Une réponse toute neutre : sans reconnaissance ni rejet de la Mission de Mohammed (BP sur lui), accompagnée d'un cadeau : deux femmes esclaves, dont Mâriya, plus tard mère de Ibrâhîm le fils du Prophète.

    Le Prophète envoya aussi au Négus, roi d'Abyssinie. Après avoir lu le message du Prophète, le Négus s'exclama : "Je sais, par Dieu, que Jésus avait prédit sa venue. Ceci dit, mes alliés en Abyssinie sont peu nombreux !"
    Outre, parmi les destinataires :
    - Cosroès, roi de Perse. Celui-ci, emporté par son orgueil, déchira la lettre ; ce qui lui valut plus tard la déchirure de sa royauté, par la puissance du Très Haut
    - Al-Munzhir ibn Sâwî, roi du Bahreïn. Ce souverain embrassa l'islam de même qu'une partie de son peuple. Le Prophète (BP sur lui) le reconnut ainsi prince musulman de la région de Bahreïn
    - Ja`far et `Abdullâh les deux rois d'Oman ; tous deux fils d'Al-Julundayy. Ils se convertirent à l'islam, mais après s'être tout d'abord enquit sur ce que le Prophète enseigne et interdit. Là, le messager expliqua les enseignements du noble Prophète (BP sur lui) : obéissance à Allah – Exalté soit-Il – et abstention des péchés, respect de la bonté pieuse et des liens de parenté, abstention du tort, de l'agression, de la fornication, de la consommation du vin ainsi que du culte des pierres, des fétiches ou des croix.
    - Hawda ibn `Alî, roi de Yamâma qui négocia le Prophète (BP sur lui) de lui faire passer quelques prérogatives, mais le Prophète (BP sur lui) rejeta ce chantage.
    Bataille de Khaybar


    Le Traité d'Al-Hudaybiya étant conclu, les musulmans reprennent haleine, las des affrontements armés contre les Qoraïchites. Temps de s'affranchir également de l'ennemi voisin qui guettait l'occasion d'attaquer, à savoir : les gens de Khaybar. Ceux-ci, rappelons le, avaient nourri l'alliance anti-musulmane des Arabes dans la bataille Al-Khandaq. Ainsi, le Prophète (BP sur lui) sortit-il en l'an 7 de l'hégire à destination de Khaybar, cette ville fortifiée de six tours. Tout d'abord, les musulmans campèrent aux abords du bastion, et coupèrent – sous les ordres du Prophète – les palmiers de la ville afin de faire peur aux combattants dedans. Mais comme ceux-ci étaient déterminés, parut-il, à lutter, le Prophète commença à tirer contre eux. Les accrochages durèrent sept jours et débouchèrent sur une invasion des positions khaybarites par les musulmans qui ne tardèrent à prendre la première tour. Les ennemis se retirèrent vers la tour suivante qu'ils défendirent avec tellement d'acharnement que les musulmans risquaient de reculer. Pourtant, les musulmans arrivèrent à monter à l'assaut, et les acculèrent à lâcher pied, vers la tour suivante. Pire encore, ils les assiégèrent, leur bloquant le passage de l'eau. Par suite, les assiégés durent sortir et combattre jusqu'à leur retraite vers une autre tour. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il ne resta que deux tours : là les juifs Khaybarites renoncèrent à la résistance, et optèrent pour la reddition afin de sauver leurs peaux. Ils proposèrent au Prophète de sortir du territoire de Khaybar, avec leurs familles, sans porter plus qu'un seul vêtement chacun. Le Prophète (BP sur lui) céda à leur demande. Un grand butin passa aux mains des musulmans à Khaybar : armures, épées, lances, arcs, bijoux, meubles, biens, bétail et vivres.

    Bilan : quatre vint treize morts côté juif, et quinze martyrs côté musulman.
    A noter en marge de cette bataille qu'une femme juive servit au Prophète (BP sur lui) la viande d'une brebis empoisonnée comme cadeau. Le Prophète en mâcha une bouchée puis la rejeta. De fait, Dieu lui avait inspiré que le cadeau était ainsi intoxiqué. Ce que la femme reconnut plus tard en se justifiant : "Je me suis dite : s'il était prophète, le mal ne le toucherait pas ; et s'il était menteur, Dieu nous débarrasserait de lui !" A ces propos, le Prophète (BP sur lui) lui fit grâce.

    Au lendemain de la conquête de Khaybar, le Prophète (BP sur lui) envoya aux chefs de la tribu juive de Fadak. Ils optèrent pour la paix, troquant ainsi leurs biens contre leurs vies ; et le Prophète céda à leur choix.

    A peine les musulmans retournèrent-ils de Khaybar que regagna Médine le reste des émigrés musulmans en Abyssinie, dont Ja`far ibn Abî Tâlib, Abû Mûsâ Al-Ach`arî et sa tribu, après un long séjour de dix ans là-bas.
    L'islam accueillit, après la conquête de Khaybar, trois nouveaux adeptes, des poids lourds, entre autres : Khâlid ibn Al-Walîd, `Amr ibn Al-`Âs et `Uthmân ibn Tulayha Al-`Abdarî.
    `Umra de Rattrapage (`umrat al-qadâ')


    Un an après le Traité d'Al-Hudaybiya, le Prophète (BP sur lui) sortit - avec ses mêmes Compagnons témoins de la suspension de la `Umra précédente – en direction de La Mecque, voulant rattraper leur petit pèlerinage raté. Ce fut en vertu du traité d'Al-Hudaybiya. Or, les Qoraïchites quittèrent la ville sainte aussitôt que les musulmans y arrivèrent. Ceux-ci accomplirent la `Umra, séjournèrent en Mecque trois jours au bout desquels ils rentrèrent à Médine sains et saufs.
    Expédition de Mu'ta


    Au milieu de l'an 8 de l'hégire, trois mille combattants musulmans furent envoyés à Bassora. Le Prophète (BP sur lui) voulait ainsi venger Al-Hârith ibn `Umayr, son messager assassiné par le prince allié des Byzantins, `Amr ibn Churahbîl. D'arrivée au territoire de Mu'ta, une armée de cent cinquante mille combattants – byzantins et arabes christianisés – furent à l'attente des musulmans. Au cours de la bataille, le commandant de l'armée musulmane, Zayd ibn Hâritha, fut tué. Le suppléa alors Ja`far ibn 'Abî Tâlib qui subit le même sort ; puis `Abdullâh ibn Rawâha. Mais les trois commandants désignés par le Prophète – dans ce même ordre – ayant tous trouvé le martyre, les troupes musulmanes élurent Khâlid ibn Al-Walîd à leur tête. Celui-ci ne cessa de leurrer l'ennemi jusqu'à ce qu'il arrivât à semer la panique dans les cœurs, et à les dissuader.
    Conquête de La Mecque


    Les sous-tribus de Khuzâ`a étaient engagés dans une alliance avec le Prophète (BP sur lui) alors que les Banû Bakr ibn Wâ'il furent des alliés de Qoraych. Mais le sang coulait déjà entre les alliés de part et d'autre. Ainsi, les Banû Bakr s'élevèrent-ils contre les Khuzâ`a, les Qoraïchites leur assurant l'appui logistique et militaire. Par suite, une délégation des Khuzâ`a vint prévenir le Prophète des agressions qoraïchites contre eux ; agressions tenant lieu de transgression de la trêve de paix déjà signée avec le Prophète. De l'autre côté, anxieux vis-à-vis des conséquences, les Qoraïchites envoyèrent Abû Sufyân au Prophète (BP sur lui) en vue de négocier sur la confirmation et la prolongation de la trêve, mais le Prophète ne lui fut pas favorable. Pour les musulmans, la violation de la trêve par les Qoraïchites ne faisait aucun doute. Le Prophète (BP sur lui) ordonna donc aux musulmans de s'apprêter pour une rencontre armée sans donner de précisions. A ceci, dix mille musulmans – Emigrés, Auxiliaires et autres venus de diverses tribus – se mobilisèrent, puis sortirent sous le commandement du Prophète (BP sur lui) le 10 ramadan de l'an huit de l'hégire. L'armée progressa jusqu'à Marr Adh-Dhahrân près de La Mecque. Les Qoraïchites ne savaient rien sur les intentions des musulmans.

    Entre temps quittait La Mecque Al- `Abbâs ibn `Abd Al-Muttalib, l'oncle du Prophète (BP sur lui), à destination de Médine, lui et sa famille pour s'y installer. Le croisant en route, le Prophète (BP sur lui) le fit rester avec lui et envoya les enfants à Médine. Toujours à Marr Adh-Dhahrân, les troupes musulmanes arrêtèrent Abû Sufyân et deux autres hommes, venant flairer les nouvelles des musulmans dont on redoutait la riposte. Le premier à rencontrer Abû Sufyân fut Al-`Abbâs ibn `Abd Al-Muttalib qui l'emmena vers la tente du Messager d'Allah. Là le notable qoraïchite fut rassuré sur sa sécurité et confié à la compagnie d'Al-`Abbâs. Le lendemain, Abû Sufyân se convertit à l'islam et attesta la vérité. "Ô Messager de Dieu, intercéda Al-`Abbâs, Abû Sufyân est un homme qui aime le panache, accorde-lui quelque mérite !" Et le Prophète (BP sur lui) de répondre : "Quiconque rentre au foyer de Abû Sufyân est rassuré sur sa sécurité."

    Sous la demande du Prophète, Al-`Abbâs emmena Abû Sufyân à l'endroit où défilaient les troupes musulmanes. Celui-ci les regardait attentivement brigade par brigade, venues de telle et telle tribu. Suite au défilé, Abû Sufyân se précipita sur le chemin de retour aux siens pour les alerter tout haut : "Ô peuple de Qoraïche ! Mohammed vous vient avec une force à laquelle vous ne saurez faire face !"
    Or, le Prophète (BP sur lui) ordonna de faire dresser son étendard sur Al-Hajûn, un mont surplombant La Mecque. Pourtant, il donna ses ordres à Khâlid ibn Al-Walîd et son régiment d'aller faire leur entrée en Mecque à partir de Kudâ, un mont dans l'entrée basse de la ville, donnant sur la route vers le Yémen. Or, le Prophète entra avec ses troupes depuis le mont Kadâ' de la partie haute de La Mecque ; il chargea quelqu'un d'appeler tout haut : " Celui qui rentre chez lui et ferme sa porte sera en sécurité ; celui qui entre à la maison sacrée sera en sécurité et celui qui entre dans la maison de Abû Sufyân sera en sécurité !" En fit exception la cohorte des agresseurs les plus violents contre les musulmans dont `Abdullâh ibn Sa`d ibn Abî Sarh, `Ikrima ibn Abî Jahl, Ka`b ibn Zuhayr, Wahchî l'assassin de Hamza, Hind bint `Utba l'épouse de Abû Sufyân, Habbâr ibn Al-'Aswad et Al-Hârith ibn Hichâm. Ceux-ci se convertirent à l'islam.

    L'armée de Khâlid ibn Al-Walîd se heurta à la résistance de quelques Qoraïchites étourdis. Les accrochages coûtèrent la vie à vingt quatre côté qoraïchite et deux martyrs musulmans. Quant aux troupes commandées par le Prophète, elles ne rencontrèrent une résistance aucune. Le Prophète (BP sur lui) fit alors son entrée en Mecque sur sa monture, la tête baissée en signe d'humilité envers Allah et de reconnaissance pour cette grande faveur divine. Rappelons que c'était le vendredi le 10 ramadan.

    Au même endroit où le Prophète (BP sur lui) enjoignit de fixer son étendard, on érigea une voûte sous laquelle il prit abri et repos. Ensuite il avança, récitant la sourate Al-Fath (La Victoire Eclatante), Abû Bakr à ses côtés, jusqu'à ce qu'il arriva à la Maison Sacrée, y entra, fit sept tournées autour de la Ka`ba sur sa monture et toucha la Pierre Noire de son croc. Le temple était entouré d'un grand nombre de fétiches ; le Prophète se mit à les bâtonner en s'exclamant : "La Vérité est venue et l'Erreur a disparu ; le Faux ne peut rien commencer ni renouveler".

    A la fin de ses tournées de tawâf, le Prophète (BP sur lui) ordonna d'enlever les idoles, purgeant ainsi l'enceinte de la Ka`ba des faux dieux. Le Prophète (BP sur lui) reçut la clé de la Ka`ba que détenait `Uthmân ibn Talha Ach-Chaybî, le portier du temple. Et le Prophète y pénétra, élevant le takbîr (l'appel : Allah est Grand) dans ses coins. Ensuite, il en sortit vers le Maqâm Ibrâhîm (vestige auprès de la Ka`ba marquant un lieu où Abraham s'était tenu debout) et fit sa prière tout près. Le Prophète (BP sur lui) s'assit dans l'esplanade entouré par les gens, curieux sur ce qu'il avait l'intention de faire des Qoraïchites. Enfin il s'adressa à la foule : "Ô les Qoraïchites, que croyez-vous que je vais faire de vous ?" – "Du Bien ! répondit-on, tu es un frère généreux et un neveu généreux !" Alors le Prophète (BP sur lui) leur dit : "Partez, vous êtes libres !" Suite à cet acte de grâce, le Prophète (BP sur lui) rendit la clé de la Ka`ba à son portier, puis prononça aux gens un discours visant à élucider les préceptes de l'islam. Le discours se fut enchaîné par une ruée vers l'islam : un grand nombre de Qoraïchites attestèrent l'islam devant le Prophète.

    Parmi ceux qui embrassèrent alors l'islam : Mu`âwiya ibn Abî Sufyân, Abû Quhâfa père de Abû Bakr le Véridique, en plus d'un nombre des anciens agresseurs à qui le Prophète avait ôté toute garantie de sécurité. Ce jour là, le Prophète approuva tous les nouveaux venus à l'islam. Après les hommes, les femmes firent leurs serments d'allégeance au Prophète.

    Peu après, le Prophète (BP sur lui) demanda à Bilâl de faire l'appel à la prière (azhân) à partir du toit de la Ka`ba. C'était la première fois qu'une manifestation de l'islam se fait dans les airs de la Maison Sacrée.

    A noter que la Prophète (BP sur lui) séjourna à La Mecque pendant 19 jours au cours desquels il envoya Khâlid ibn Al-Walîd en tête de trente cavaliers pour démolir la statue d'Al-`Uzzâ, l'idole qoraychite la plus énorme ; il envoya également `Amr ibn Al-`Âs pour démolir Suwâ`, la plus grande des idoles huzhaylites et un troisième homme pour en finir avec Manâ, l'idole de Khuzâ`a.
    äÞÑå áÊßÈíÑ Ãæ ÊÕÛíÑ ÇáÕæÑÉ æäÞÑÊíä áÚÑÖ ÇáÕæÑÉ Ýí ÕÝÍÉ ãÓÊÞáÉ ÈÍÌãåÇ ÇáØÈíÚí

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    Leçon 100


    De la bataille de Hunayn jusqu'à la fin de la Sîra




    Bataille de Hunayn


    Par la conquête de La Mecque, l'ensemble des Arabes se placèrent sous l'ombrelle de l'islam et les gens entrèrent en foule dans la religion de Dieu. Pourtant, les deux tribus de Hawâzin et de Thaqîf furent trop infatuées pour céder à la nouvelle puissance. Ils se regroupèrent donc pour faire la guerre aux musulmans en Mecque. Averti de leur alliance, le Prophète sortit à leur rencontre, en tête de douze mille combattants (plus grand effectif jamais mobilisé par le Prophète) A peine les musulmans arrivèrent-ils à la vallée de Hunayn que l'ennemi, déjà stationnaire dans les cols, monta à l'assaut. Un assaut subit et intensif qui surprit les musulmans avant d'organiser leurs rangs, et infligea la défaite à l'avant-garde de l'armée musulmane. Ce fut le chaos dans les rangs musulmans – si nombreux qu'ils fussent – et ils se seraient dispersés, sans l'intervention du Prophète (BP sur lui) : celui-ci chargea son oncle Al-`Abbâs – qui possédait une voix forte - d'appeler les combattants à rester fermes dans leurs positions. Par suite, les musulmans serrèrent les rangs et se mêlèrent au combat. Ce fut alors la défaite écrasante de l'ennemi, au bout de quelques heures. Près de soixante dix furent tués, parmi les combattants de Thaqîf et de Hawâzin. Biens, armes et chameaux : un butin important échut aux mains des musulmans.

    Peu après, le Prophète (BP sur lui) mit le cap sur At-Tâ'if, y assiégea la tribu de Thaqîf pour quelque temps puis s'en alla sans la conquérir. Sur le chemin de retour, précisément à Al-Ji`irrâna, le Prophète reçut des délégations de la tribu de Hawâzin qui vinrent le solliciter de rendre leurs femmes et enfants pris en butin par les combattants musulmans. Le Prophète (BP sur lui) répondit alors : "Ce qui fut à moi ou aux fils de `Abd Al-Muttalib, je vous le rends !" A ceci, Emigrés Muhâjirûn et Auxiliaires Ansârs réagirent tous sur l'exemple du généreux Prophète. "Et ce qui fut à nous, dirent-ils, nous le rendons au Prophète !" Ce fut ainsi que les Hawâzin récupèrent tous leurs femmes et leurs enfants.

    Le Prophète (BP sur lui) quitta ensuite Al-Ji`irrâna vers La Mecque voulant accomplir une `Umra (petit pèlerinage). Au bout de son rite, Le Prophète regagna Médine six jours avant la fin du mois de dhul-qi`da.

    Bataille de Tabûk
    Le Prophète (BP sur lui) séjourna ensuite à Médine, jusqu'à la moitié de l'année 9 de l'hégire, lorsque les rumeurs circulèrent sur quelques préparatifs byzantins à Tabûk pour une guerre contre les musulmans. C'était que les Byzantins voulaient sauver leur face après l'incident de Mu'ta (lorsque les musulmans, par leur tactique, les avaient découragés de poursuivre le combat). D'ailleurs, le Prophète (BP sur lui) s'apprêta à les conquérir avec une armée de trente mille combattants. A noter que les musulmans étaient en cette période épuisés par une saison de sécheresse, ce qui ne les fit pas fléchir d'un iota devant l'ennemi. Au demeurant, Abû Bakr fit don de sa fortune entière en aumône publique. Quant à `Uthmân ibn `Affân, il en présenta de grosses sommes. Ainsi, le Prophète (BP sur lui) sortit-il en tête de ses troupes. D'arrivée à Tabûk, et n'y trouvant pas les Byzantins, il stationna pour une dizaine de jours, avant de rentrer finalement à Médine. Il s'agit de la dernière Bataille du Prophète (BP sur lui).

    Année des Délégations
    Comme déjà noté, l'Appel à l'islam était – à ses débuts – occulte, et ses adeptes, peu nombreux par conséquent. Lorsque l'Appel fut rendu public, le nombre des musulmans se mit à augmenter peu à peu jusqu'à l'autorisation divine au Prophète d'émigrer à Médine. Là, leur nombre s'accrut avec la conversion des Arabes de Médine et ses alentours à l'islam. Toutefois l'Appel n'eut atteint l'ampleur publique espérée qu'après la conclusion de la trêve d'Al-Hudaybiya entre Qoraïchites et musulmans. Cette réconciliation politique fut tenue pour une cause au grand boom de l'Appel de l'islam : les routes furent sécurisées, la correspondance et l'envoi de messagers aux rois et aux tribus furent rendus possibles au Prophète (BP sur lui). Cette période s'enchaîna par la conquête de La Mecque, la conversion à l'islam des poids lourds Qoraïchites et surtout le retentissement des mots du Coran – avec leur subtilité et leur fonds de sagesse – dans les oreilles des Arabes. Ceux-ci virent, sous l'effet du Coran, leurs cœurs d'acier s'adoucir, et par suite commencèrent à se haranguer autour du Prophète (BP sur lui), délégation après délégation. Ce fut plus intensément au cours de l'année 9 de l'hégire. Parmi les délégations les plus marquantes :
    - Celle de la tribu de Thaqîf qui vint trouver le Prophète (BP sur lui) au lendemain de son retour de Tabûk, voulant se déclarer musulmans. Ils lui firent des demandes qui furent en partie rejetées, en partie acceptées.
    - Celle des chrétiens de Najrân, qui se contentèrent de s'engager à payer le tribut (jizya) sans abandonner leur religion.
    - Celle des Banû Fazâza qui allèrent trouver le Prophète après s'être convertis à l'islam.
    - Celle des Banû Tamîm, essentiellement constituée des notables de la tribu. A leur arrivée à la porte, ils l'appelèrent à haute voix de derrière l'appartement. Une course littéraire fut ensuite lancée entre les poètes et orateurs de la délégation et ceux des musulmans. Course au bout de laquelle les délégués embrassèrent l'islam et rentrèrent enfin chez eux.
    - Celle des Banû Sa`d ibn Bakr, présidée par Dammâm ibn Tha`laba. Le chef de la délégation posa un tas de question au Prophète (BP sur lui) ; et après en avoir reçu les réponses, il se soumit à l'islam et retourna aux siens. Ceux-ci ne tardèrent pas à embrasser tous l'islam que leur délégué vint prêcher.
    - Celle de la tribu de Kinda, présidée par Al-Ach`ath ibn Qays. Les délégués professèrent la foi musulmane après avoir écouté les débuts de la sourate As-Sâfât (Les Rangés, no 37)
    - Celle des Banû `Abd Al-Qays ibn Rabî`a, des chrétiens qui se convertirent tous à l'islam
    - Celle des Banû Hanîfa ibn Rabî`a qui devinrent musulmans. Parmi eux se trouvait Musaylima ibn Hanîfa, surnommé plus tard "l'Imposteur", puisqu'il s'était prétendu prophète après le passage du Prophète Mohammed à l'au-delà.
    - Celle des Tayyi' de Qahtân, présidée par Zayd Al-Khayl et convertie à l'islam.
    - Celle des Banû Al-Harith ibn Ka`b dont les délégués étaient venus musulmans. Khâlid ibn Al-Walîd en faisait partie.

    Outre, plusieurs autres délégations se rendirent au Prophète, délégations représentant les diverses tribus dont les Banû Asad, les Banû Muhârib, les Hamadân, les Ghassân et autres ; les uns déjà musulmans, les autres venus pour se le déclarer. De plus, des messagers des rois himyarites et autres virent trouver le Prophète pour lui communiquer la soumission à l'islam de leurs souverains.

    C'était ainsi que les gens affluèrent vers la religion d'Allah, si nombreux que les musulmans en compagnie du Prophète pendant le pèlerinage d'Adieu en 10 de l'hégire étaient au nombre de cent mille pèlerins. Il va sans dire que le nombre des musulmans non témoins de ce pèlerinage dépassait de loin celui des musulmans qui y avaient assisté:
    ]æÇááå íÄíÏ ÈäÕÑå ãä íÔÇÁ Åä Ýí Ðáß áÚÈÑÉ áÃæáí ÇáÃÈÕÇÑ[ [Âá ÚãÑÇä 13]
    « Or Allah secourt qui Il veut de Son aide. Voilà bien là un exemple pour les doués de clairvoyance! » (Âl `Imrân La Famille de `Imrân, 3:13)


    Le pèlerinage d'Adieu
    Une fois rentré de Tabûk, Le prophète (BP sur lui) envoya Abû Bakr As-Siddîq à La Mecque pour diriger le pèlerinage des musulmans. C'était au cours du mois de dhul-qi`da de l'année 9 hégirienne. L'année suivante, en fin de dhul-qi`da, le Prophète lui-même se dirigea vers La Mecque pour le grand pèlerinage, en tête d'une foule énorme. Il entra en sacralisation et, démarrant sur le dos de sa chamelle, il s'exclama : "Me voilà, Seigneur, me voilà répondant à Ton Appel ! Certes, Tu n'as point d'associés, me voilà ! A toi appartiennent les louanges, le bienfait et la souveraineté. Tu n'as point d'associés." Le Prophète (BP sur lui) poursuivit sa progression jusqu'à son entrée en Mecque, dimanche matin, le 4 dhul-qi`da, du côté des cols de Kadâ'. Il fit sept tournées (tawâf) autour de la Ka`ba, toucha la Pierre Noire, fit une prière de deux rak`a auprès de Makâm Ibrâhîm, but de l'eau de Zamzam, et enfin accomplit le parcours entre As-Safâ et Al-Marwa sept fois sur sa monture. Le 8 dhul-hijja, il se dirigea vers Mina et y passa la nuit.

    Le 9 dhul-hijja, le Prophète mit le cap sur `Arafa où il donna son célèbre discours connu sous le nom du "Sermon d'Adieu". Un discours auquel il préluda par la louange du Très-Haut ; ensuite : "Ô vous les gens, écoutez ce que je vais vous dire avec attention, peut-être que je ne vous reverrai plus après cette année (...) Ô vous les gens, Votre sang, vos biens et vos réputations doivent être aussi sacrés pour vous que votre jour que voici, que votre mois que voici et que votre pays que voici. Tout dépositaire doit restituer le dépôt à son propriétaire (…) Ô vous les gens, vos femmes ont un droit envers vous, comme vous avez un droit envers elles. Votre droit, c'est qu'elles ne laissent entrer quelqu'un d'autre dans vos lits ; qu'elles n'introduisent dans vos foyers quelqu'un que vous méprisez, sans permission et qu'elles ne commettent point la fornication. Ô vous les gens, les Croyants sont frères ! Les biens de ton frère te sont interdits, sinon offerts de bon gré. Ne redevenez pas, après moi, des incrédules en vous entretuant. Voilà que je laisse parmi vous ce qui vous empêcherait de s'égarer si jamais vous y teniez, à savoir : le livre d'Allah. Ai-je communiqué ma mission ?... Ô Allah, sois en témoin ! (…) Ô vous les gens ! En vérité, votre Seigneur est Un, et votre ancêtre est un : vous descendez tous d’Adam et Adam a été (créé) de terre. Le plus digne d’entre vous auprès de Dieu est celui qui Le craint le plus. Aucun Arabe n’a de supériorité sur un non-Arabe : vous ne vous surpassez que par la piété. Ai-je communiqué ma mission ?... Ô Allah, sois en témoin ! Que le présent de vous en avise l'absent ! ”

    Le grand sermon du Prophète aborda plusieurs autres principes et enseignements divins. Et ce fut pendant ce jour de `Arafa que le Prophète reçut la révélation du verset :
    ]Çáíæã ÃßãáÊ áßã Ïíäßã æÃÊããÊ Úáíßã äÚãÊí æÑÖíÊ áßã ÇáÅÓáÇã ÏíäÇ[[ÇáãÇÆÏÉ 3]


    “ Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. (Al-Mâ'ida LA TABLE SERVIE : 3)


    Le Messager (BP sur lui) s'acquitta ensuite des rites du pèlerinage : jet des pierres, immolation de l'offrande, rasage de la tête et tournées de tawâf. Il séjourna en Mecque pendant dix jours au bout desquels il regagna définitivement Médine.

    Maladie du Prophète (BP sur lui) et sa mort
    Au début de safar de l'année 11 de l'hégire, une fièvre atroce prit le Prophète (BP sur lui). Treize jours durant, le noble fiévreux se déplaçait d'une demeure d'épouse à l'autre. Mais lorsque la maladie s'aggrava encore, il sollicita ses épouses d'être soigné chez `Â'icha, et reçut leur accord. Sortir faire la prière à la mosquée lui étant devenu impossible, le Prophète (BP sur lui) enjoignit : "Demandez à Abû Bakr de diriger la prière des musulmans en commun !" Et lorsque les Ansârs (Auxiliaires) s'apercevaient de la gravité de l'état du Prophète, ils encerclaient la mosquée prophétique, dévorés par l'inquiétude. Là, la tête bandée, le Prophète (BP sur lui) sortit les voir en titubant, appuyé sur les bras de `Alî et Al-Fadl, les trois devancés par Al-`Abbâs ; ils avancèrent jusqu'aux gradins du minbar où le Prophète (BP sur lui) finit par s'asseoir. La foule se groupa aussitôt autour de leur Prophète aimé qui, après avoir loué Allah, s'adressa à eux en ces mots: "Ô vous les gens ! J'ai appris que vous craignez la mort de votre Prophète. Mais y a-t-il un prophète avant moi qui ait resté à jamais parmi son peuple, pour que je reste moi-même parmi vous ? Voici que je les rejoins ; ensuite vous me rejoindrez ! Que vous soyez bienveillants envers les premiers Emigrés (Muhâjirîn) ; et que les Emigrés soient bienveillants les uns envers les autres ! (…) Me voici passant devant vous ; et vous devez me succéder. Votre rendez-vous, c'est auprès du Bassin. Quiconque désire s'y rendre demain à ma rencontre doit retenir sa main et sa langue, autant que possible. "

    A l'aube du lundi, 13 rabî`-awwal, et au cours de la prière des musulmans dirigée par Abû Bakr (qu'Allah l'agrée), le Messager d'Allah ouvrit le rideau de la demeure de `Â'icha, regarda les fidèles en rangs de prière et sourit. Pensant que le Prophète voudrait peut-être sortir les rejoindre, Abû Bakr recula vers le rang derrière. La prière aurait été gâchée par la joie des fidèles, émus à l'apparition de leur Prophète chéri (BP sur lui), si ce n'était un geste de sa main aux musulmans de terminer la prière. Il rentra dans la chambre et baissa le rideau. C'était le moment d'agonie : la tête dans le giron de sa femme `A'icha, le Prophète dit : "Seigneur, vers le Compagnon suprême !" Avant la fin de la matinée de ce jour, le Prophète (BP sur lui) quitta ce bas-monde et rejoignit son Seigneur, à Lui la Toute-puissance et la Gloire.

    En ces moments, Abû Bakr ne fut pas présent aux alentours de la maison de `Â'icha. Lorsqu'il arriva peu après, et apprit la nouvelle, il entra chez le noble défunt, découvrit son visage, et se mit à l'embrasser en pleurant. "Que les Bénédictions d'Allah soient sur toi, Ô Messager d'Allah ! Que tu es bon, et vivant et mort !" dit-il. Ensuite, il sortit auprès de la foule endeuillée et s'écria ; "Quiconque adorait Mohammed, voilà que Mohammed est mort. Mais quiconque adorait Allah, certes Allah est vivant et ne meurt jamais !"

    Le corps du feu maître resta déposé dans sa maison tout au long du lundi, et jusqu'au mardi soir lorsque les musulmans finirent de désigner le chef successeur (calife). On se livra ensuite aux rites du bain mortuaire et de l'inhumation. Le corps béni du Prophète fut lavé par `Alî ibn Abî Tâlib, aidé par Al-`Abbâs et ses deux fils Al-Fadl et Qathm, sans oublier les deux servants du Prophète (BP sur lui) : Usâma ibn Zayd et Chuqrân. Le Prophète fut ensuite enveloppé dans trois linceuls, sans chemise ni turban, puis déposé sur son lit. Les gens pénétrèrent dans la demeure prophétique pour s'acquitter de la prière funèbre individuellement sans imam. La tombe fut enfin creusée, au même endroit où le Prophète (BP sur lui) trouva la mort dans la demeure de `Â'icha. Après avoir humidifié la tombe, `Alî, Al-`Abbâs et les deux fils de ce dernier firent descendre le noble corps dans la tombe qui s'éleva au bout de l'opération d'un empan au dessus du sol.

    A noter que le Prophète vécut pendant 63 ans, dont 53 en Mecque, et 10 à Médine. Que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui.

    Portrait du Prophète (BP sur lui)
    Le Messager de Dieu était doté d'un physique agréable, d'un teint blanc rougeâtre. Son visage rayonnait telle la pleine lune. Il avait une tête grande mais proportionnée au reste de ses membres ; des cheveux ondulés qui ne dépassaient pas en longueur les lobes de ses oreilles ; en plus d'un front large et de sourcils bien rangés, courbés et séparés. Au milieu de son nez, il y avait une légère saillie assez courte. Sa bouche était ni trop petite ni trop grande, ses dents étaient fines et séparées, et ses joues aplaties. Il avait la barbe touffue, le cou beau, la poitrine ample et les épaules espacées. Une ligne de poils descendait de la poitrine jusqu'au nombril ; des poils couvraient en outre ses bras, ses épaules et le haut de sa poitrine.

    Il était d'une corpulence normale, ni gros ni maigre, sans trop de chair. Ses poignets étaient longs, ses paumes larges, ses mains et pieds charnus. Il avait les plantes de pieds bien creuses, sans rides ni fissures ; ce qui explique la rapide disparition de l'eau de ses pieds lavés.

    Il était de taille moyenne, ni grand ni petit. En marchant, il levait activement ses pieds et faisait de grands pas, tout en gardant une allure pondérée ; prudent comme s'il descendait d'une pente. Son regard était le plus souvent dirigé vers le bas que vers le haut. En tout cas, l'observation dominait son regard. Lorsqu'il se tournait, c'était de tout son corps ; et lorsqu'il marchait avec ses compagnons, il retardait un peu ses pas. A la rencontre de quelqu'un, il prenait l'initiative de saluer.

    Coup d'œil sur l'éthique et le noble caractère du Prophète (BP sur lui)
    Nous nous sommes attardés dans le présent abrégé sur les grandes lignes de la vie du Messager d'Allah (BP sur lui). Nous avons mis en lumière ses efforts pour communiquer aux hommes l'appel du Seigneur, et sur les difficultés qu'il avait dû braver en vue de guider les créatures vers le chemin de la vérité.
    Reste un petit mot sur son caractère singulier et sa noble et louable éthique ; nous en parlerons dans l'espoir d'être guidés par le Très-Haut vers une parfaite application de ce modèle très apprécié.
    En fait, Allah – Exalté soit-Il – associa à Son Prophète la perfection de l'être et du paraître. Ainsi, trouve-t-on à côté de sa belle mine, sa constitution équilibrée, sa propreté et son agréable odeur, une pureté physique et morale, un équilibre gestuel et un bon caractère. Des nécessités de vie (nourriture, sommeil, …) il ne prenait que ce dont il avait besoin. Il était doté d'un esprit fécond et brillant, d'une sensorialité puissante, sans compter l'éloquence et l'expressivité. Son indulgence et sa vigilance ne faisaient pas de doute ; mais seules les transgressions des enseignements divins le mettaient en colère. Le Prophète ne se vengeait pas ; il ne frappa de sa main sauf pour mener le combat dans le sentier d'Allah ; et pourtant un enfant ou une femme n'étaient jamais pris en cible.

    Le Prophète (BP sur lui) était courageux et hospitalier, sans personne craindre, ni jamais s'enfuir. Il était d'une générosité exceptionnelle : générosité tant de l'âme que de la main.
    Le Prophète (BP sur lui) était en outre d'une pudeur inégalable. Personne n'avait autant de souci à se faire pour respecter l'intimité des autres. Il ne parlait jamais devant quelqu'un d'une chose que celui-ci aurait détestée. Le Prophète ne fut jamais immoral ni grossier, ni tapageur dans les marchés. Il ne dénonçait pas les autres, ni ne rendait la pareille aux outranciers : la tolérance dominait son caractère.

    Il était bienveillant, poli, magnanime, d'un visage riant, d'un abord gracieux et d'une extrême clémence. Il élevait à son rang l'homme d'honneur dans chaque tribu, et le désignait à la tête des siens. Il se méfiait un peu des gens, mais sans jamais leur tourner le dos. Il faisait preuve de modestie, sans dévaluation. Ses Compagnons, il se rassurait souvent sur leur santé ; les gens assis avec lui, il donnait à chacun sa part d'attention et d'estime ; les gens venus pour négocier, il veillait à rester patient avec eux, jusqu'à ce qu'ils finissent par quitter. Quiconque lui demandait quelque chose, s'en allait soit avec ce qu'il voulait, soit avec une réponse confortable. Sa grandeur d'âme embrassait tout le monde : et ce fut ainsi qu'il devint un père pour tout le monde, et que les gens devinrent pour lui tous égales devant les droits.
    En rejoignant une assemblée, le Prophète – BP sur lui- s'asseyait dans la place vide la plus proche.

    Il répondait favorablement à l'invitation, même de la part d'un(e) esclave. Il acceptait les cadeaux, ne fût-ce un os de la patte d'un mouton, et offrait lui-même des cadeaux en contre partie !
    Il se mêlait à ses compagnons et échangeait avec eux les conversations. Il plaisantait des fois avec eux, sans jamais mentir. Si quelqu'un d'eux tombait malade, il lui rendrait visite.

    Le Prophète (BP sur lui) se caractérisait surtout par la loyauté, la fidélité aux engagements, la justesse, l'honnêteté, la chasteté, la véracité et l'esprit chevaleresque.
    Le Prophète (BP sur lui) témoignait surtout d'un grand respect de soi, d'une imposante gravité et d'attachement aux bonnes manières.

    Sa singularité exceptionnelle fut notamment celle de la crainte du Seigneur – Exalté soit-il – et la sincérité à Lui rendre le culte. Que la Paix, les Bénédictions et les honneurs soient accordés à Mohammed, le Messager d'Allah.
    äÞÑå áÊßÈíÑ Ãæ ÊÕÛíÑ ÇáÕæÑÉ æäÞÑÊíä áÚÑÖ ÇáÕæÑÉ Ýí ÕÝÍÉ ãÓÊÞáÉ ÈÍÌãåÇ ÇáØÈíÚí

    ÊÍãóøáÊõ æÍÏíó ãÜÇ áÇ ÃõØíÜÞú ãä ÇáÅÛÊÑÇÈö æåóÜãöø ÇáØÑíÜÞú
    Çááåã Çäí ÇÓÇáß Ýí åÐå ÇáÓÇÚÉ Çä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÓÑæÑ ÝÒÏåÇ Ýí ÓÑæÑåÇ æãä äÚíãß ÚáíåÇ . æÇä ßÇäÊ ÌæáíÇä Ýí ÚÐÇÈ ÝäÌåÇ ãä ÚÐÇÈß æÇäÊ ÇáÛäí ÇáÍãíÏ ÈÑÍãÊß íÇ ÇÑÍã ÇáÑÇÍãíä

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Leçons des Seerah Pour les nouveaux musulmans

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